
Une autre voie vers le diplôme d’aide-soignant : le témoignage de Tia Luraschi, apprenante en VAE-Inversée
À la Résidence Valrose, Tia Luraschi est bien plus qu’une simple faisant fonction aide-soignante. Elle est aujourd’hui en chemin vers la reconnaissance officielle de son métier, grâce à un dispositif innovant : la VAE-Inversée.
Cette approche permet aux professionnels de se former directement sur le terrain, tout en bénéficiant d’un accompagnement structuré. À travers un entretien mené par Marine Beaux, sa référente de suivi, Tia revient sur son expérience, les étapes clés de son accompagnement, et les bénéfices concrets qu’elle retire de ce dispositif.
Une vocation confirmée sur le terrain
Cela fait maintenant deux ans que Tia Luraschi travaille en EHPAD. Après une première tentative en école d’aide-soignante qui ne s’était pas bien déroulée, elle a intégré la Résidence Valrose en tant que faisant fonction, c’est-à-dire sans diplôme officiel. Passionnée par son métier et motivée à valider officiellement ses compétences, elle envisageait de reprendre une formation classique en septembre 2024.
C’est finalement une proposition de sa direction qui a fait basculer son projet : la VAE-Inversée. Ce dispositif consiste à accompagner un apprenant non diplômé sur une durée de 18 mois avec le suivi régulier d’un coach, d’un tuteur et d’un architecture de parcours pour lui donner toutes les clés pour valider sa VAE devant un jury. "La directrice m’a parlé de ce dispositif, elle m’a bien expliqué en quoi ça consistait, j’ai eu des documents, toutes les modalités", explique Tia. Après réflexion, elle accepte. "C’était une bonne opportunité pour obtenir le diplôme tout en restant en poste, sans perdre mon salaire, et en continuant à progresser dans un environnement que je connais."
Un accompagnement rassurant et structuré
Au démarrage de son parcours, Tia ressent quelques appréhensions. Elle craint notamment la solitude face à un mode d’apprentissage différent de celui de l’école, sans cours en présentiel, ni enseignants au quotidien. Mais rapidement, elle est rassurée par la qualité de l’accompagnement proposé par Compani : un coach, un architecte de parcours, et une tutrice au sein de l’établissement.
"On est bien suivi, le coach et l’architecte sont là pour nous aiguiller, répondre à nos questions, et faire le point régulièrement sur notre progression", témoigne-t-elle. Des outils adaptés lui permettent d’avancer sereinement, même si elle reconnaît que cette formation demande une forte autonomie. "C’est beaucoup de travail personnel. Mais au moins, cela m’aide à garder un rythme."
Elle souligne également l’importance du rôle de sa tutrice, Gaëlle, qu’elle connaissait déjà avant le début de la formation. "Elle m’a recrutée quand j’ai commencé à travailler ici. On s’entend très bien, il y a une vraie relation de confiance." Ensemble, elles ont effectué de nombreuses toilettes évaluatives pour valider les compétences de terrain. Aujourd’hui, Gaëlle continue à l’aider dans la rédaction de son dossier et à répondre à ses questions au fil de son avancement.
Des progrès visibles et concrets
Si Tia disposait déjà de bases solides — notamment grâce à une première partie de formation en école d’aide-soignante et à deux années d’expérience —, elle constate des progrès importants depuis le début de sa VAE-Inversée. "Je sens que j’ai beaucoup progressé, surtout sur la partie théorique et la capacité à verbaliser ce que je fais", confie-t-elle.
Ces progrès théoriques ont aussi des répercussions positives sur sa pratique quotidienne auprès des résidents. "Oui, ça se ressent. Comprendre les fondements théoriques permet d’affiner les gestes, les postures, et la manière d’interagir."
Des défis personnels, mais une motivation intacte
Le moment de l’oral devant le jury reste pour Tia une source d’angoisse. "C’est quelque chose que j’appréhende beaucoup, mais mon coach m’a dit qu’on allait bien le préparer ensemble. Je me sens à l’aise de lui parler de mes peurs." Grâce aux échanges réguliers et aux retours bienveillants, elle reste confiante dans sa progression.
Le parcours a aussi un impact sur sa vie personnelle, en particulier en termes de charge de travail. "Ce n’est pas énorme, mais il y a forcément un impact. Il faut travailler chez soi, rédiger, prendre des rendez-vous parfois sur les jours de repos… Mais c’est nécessaire." Même si certaines activités comme les ateliers de co-développement lui semblent moins pertinentes, elle reste investie dans l’ensemble du processus.
Un regard positif sur une démarche professionnalisante
Aujourd’hui, Tia Luraschi avance avec assurance dans sa VAE-Inversée. Elle se sent soutenue, encadrée, et pleinement engagée dans son parcours de professionnalisation. "C’est une vraie chance de pouvoir continuer à travailler tout en préparant son diplôme. Je ne regrette pas d’avoir accepté."








